Une épargne pour tous, c’est une épargne accessible à tous, mais surtout qui a du sens. Dans cette tribune, Christophe Descohand, Directeur Général de Moniwan.fr partage ses convictions, et explique que la période actuelle aura offert un sas d'introspection qui amène à se remettre à rêver.
Nouvelle donne, nouveaux rêves ?
Tout peut-il avoir une vertu ? Y compris une crise sanitaire mondiale ? Les « optimistes », les partisans du « verre à moitié plein », dont je suis, vous diront que oui sans évidemment rentrer dans une logique binaire trop simpliste… La vérité se situant souvent dans la nuance.
Cette crise est incontestablement une période particulière. Mais elle nous a offert un sas d’introspection amenant une grande majorité des Français, aussi curieux que cela puisse paraitre, à se remettre à rêver !
Déjà en décembre 2018, un sondage YouGov-MeilleursAgents indiquait que 78 % des Français rêvaient de changer de vie. Pour 59 % des sondés, cela passait par un déménagement et pour 46 % par un changement de travail. Le premier confinement, au printemps 2020, a semble-t-il poussé certains à sauter le pas plus vite que prévu. Et ce qui était ancré dans l’inconscient collectif comme « infaisable », « impossible » est soudain devenu réalité (possibilité d’être productif en télétravail, de s’organiser différemment à titre personnel, retour à certains fondamentaux, digitalisation multi secteurs etc.). Oui, un évènement mondial majeur, même s’il est, sous nombre d’aspects, un drame absolu, peut-être de manière indirecte un accélérateur de changement. On le constate chaque jour tant vis-à-vis de nous en tant qu’individu que par rapport aux entreprises et à leurs capacités de transformation et d’adaptation en un temps record.
Alors ? Si on se remettait à rêver ? Ou plutôt, si on se donnait les moyens de nos rêves ? Si, comme on l’a notamment redécouvert lors de cette crise, on se disait que c’est possible ?
Redécouvrir l’intérêt de l’épargne
« Just do it » comme aime à dire la célèbre marque à la virgule ! En parallèle de cette prise de conscience qui n’est d’ailleurs pas uniquement franco-française, il y a également une évolution de la logique d’épargne (tout rêve doit se financer), de la perception que l’on en a et qui varie d’un pays à l’autre selon l’aversion au risque des investisseurs. Mais il y a un point commun, on a aujourd’hui tous le droit, je dis bien tous et ce, quelle que soit sa culture financière, ses revenus, sa mise minimum aussi faible ou importante soit-elle, on a tous le droit et le pouvoir de gagner de l’argent.
La révolution technologique amène son lot de solutions ouvrant la démocratisation de l’épargne et le droit de rêver pour tous. Et cela passe évidemment par l’accessibilité tant en ce qui concerne le canal d’acquisition –canaux digitaux 24/7 ou physique–, que par la capacité d’investissement de l’utilisateur/épargnant (un produit hier éligible à partir de 5 000 € doit l’être demain à partir de 50 €).
Accessible mais aussi responsable, les épargnants ne veulent pas de compromis. L’épargne doit pouvoir répondre à une aspiration grandissante : donner du sens tant à nos dépenses qu'à nos investissements !
Une épargne pour tous qui rapporte mais aussi une épargne pour tous qui a du sens, tels sont les enjeux pour bien préparer dès maintenant nos prochains projets ?
L’épargne pour tous
La fameuse loi de Pareto se vérifie encore une fois, y compris dans le monde de l’épargne et des investisseurs français. Cependant, ce n’est pas une réalité scientifique ou quelque chose d’inéluctable que cette logique des 80/20 fasse que seulement 20 % des Français investissent et gagnent de l'argent en épargnant. Non ! C’est avant tout un déficit d’information, de transparence, de pédagogie, de simplification de la part des acteurs de l’épargne au sens large (distributeurs, gestionnaires, assureurs, banques, etc.).
Aussi curieux que cela puisse paraitre, il y a très peu d’éducation financière en France, à mon grand regret, on a de l’éducation physique, civique, etc. Mais aucun apprentissage de tous aux bases des logiques financières dans un cursus général…
Ainsi, on se doit de dire aux épargnants qui s’ignorent :
- OUI, épargner peut permettre de rapporter de l'argent ! Et non, stocker en masse sur des livrets A ou autres supports à capital garanti qui rapportent moins que l'inflation ce n’est pas épargner, c’est perdre de l'argent !
- OUI l'épargne n'est pas réservée à une population mais éligible à tous : il faut être à l'écoute des investisseurs potentiels et mettre l'ingéniosité des gestionnaires ou des distributeurs à leur service. Ce n'est pas au marché de s'adapter à l'offre comme par magie !
- OUI ce « milieu » n'est finalement pas si compliqué, si on a quelques clés pour déverrouiller un modèle bien trop standardisé et protectionniste.
- ET OUI l’épargne, même si ce n’est pas « correct » aux yeux de certaines autorités de tutelle, est un bien de consommation comme un autre puisqu’elle répond à un objectif d’investisseur de consommation future : changement de vie, soutien aux enfants, anticipation de sa retraite, voyages inédits, achat passion, etc.
Vous l’aurez compris, je suis convaincu que le temps est venu de permettre aux 80 % d'épargnants qui s'ignorent d’accéder au droit de gagner de l'argent. Il est temps de parler autrement d'épargne, d’argent aux Français, temps de déculpabiliser, de désacraliser l'investissement.
Alors est-ce un vœu pieux ? Je ne crois pas. Mais il va falloir mener encore quelques combats pour aboutir à une totale démocratisation de l’épargne. Déjà des modèles s’inventent et répondent aux usages, en passant d’un modèle client-centric à un modèle user-centric.
Il est temps de faire de nos rêves une réalité.
Christophe Descohand, Directeur Général de Moniwan.fr