Comme au 1er janvier de chaque année, les retraités doivent s’attendre à quelques changements, notamment en ce qui concerne la revalorisation des pensions.
Qu’est-ce qui va évoluer de manière concrète ? La réforme des retraites entrée en vigueur le 1er septembre 2023 va-t-elle connaître une nouvelle version ? Quel est le meilleur moyen de préparer son futur départ à la retraite ?
Que vous soyez actif ou retraité, on répond aux questions que vous vous posez dans cet article.
Âge légal, montant des pensions… Ce que la réforme des retraites a changé pour les Français
Quel âge légal pour partir à la retraite en 2025 ?
Depuis le 1er septembre 2023, l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 64 ans pour les personnes nées à partir de 1968.
Cet âge légal, qui était de 62 ans avant la réforme, a été progressivement relevé de deux ans, au rythme d’un trimestre par année de naissance pour les salariés nés à partir du 1er septembre 1961.
Des exceptions subsistent néanmoins : carrières longues, travailleurs handicapés, inaptitude, etc. Vous pouvez en trouver la liste ici.
Les changements sur le calcul des pensions de base et complémentaires
Avec le report progressif de l’âge légal de départ à la retraite, la durée de cotisation augmente au rythme d’un trimestre tous les trois ans. Pour obtenir le montant de la retraite de base, la formule de calcul est désormais la suivante :
Salaire annuel moyen × taux de pension × (durée de cotisation/durée de référence)
Quant au montant de la pension de retraite minimale, la réforme de 2023 a prévu une augmentation lui permettant d’atteindre 85 % du Smic net.
Pour en bénéficier, les conditions suivantes doivent être remplies :
- Avoir une retraite calculée au taux maximum ;
- Justifier d'une durée de cotisation de 120 trimestres ou plus ;
- Percevoir une retraite de base qui ne dépasse pas 847,57 € par mois ;
- Percevoir une retraite (de base et complémentaires) dont la somme ne dépasse pas le plafond de 1 352,23 € par mois.
Enfin, les retraites complémentaires Agirc-Arrco ont été revalorisées de 1,6 % depuis le 1er novembre 2024.
Revalorisation des pensions de base, retraite progressive… Qu’est-ce qui change en 2025 ?
Les nouvelles modalités de revalorisation des pensions en 2025
Au 1er janvier 2025, les pensions de retraite de base ont été revalorisées de 2,2 %, à hauteur de l’inflation.
Quant aux pensions de retraite complémentaires, tout est fonction des différents régimes. Certaines devraient donc être revalorisées en 2025, comme le RCI (+0,6%), quand d’autres, comme la Cipav, resteront inchangées. Pour l’Agirc-Arrco, la revalorisation annuelle s'est appliquée, comme chaque année, au 1er novembre. Il faudra donc attendre le 1er novembre 2025 pour une prochaine revalorisation.
La retraite progressive : Pour qui et comment en bénéficier ?
La retraite progressive est un dispositif qui permet aux salariés en fin de carrière de réduire progressivement leur activité tout en percevant une partie de leur pension de retraite. Depuis la réforme des retraites, il est accessible seulement 2 ans avant l’âge légal de départ, soit 62 ans. Pour en bénéficier, il est nécessaire de remplir les conditions suivantes :
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Avoir entre 60 et 62 ans ;
-
Avoir validé au moins 150 trimestres, tous régimes de retraite de base confondus ;
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Travailler entre 40% et 80% d’un temps complet pour les salariés, entre 50% et 90% d’un temps complet pour les fonctionnaires ou réduire ses revenus professionnels de 20% à 60% pour les travailleurs indépendants.
A noter : En 2025, le dispositif devrait être assoupli, avec une accessibilité de la retraite progressive dès l’âge de 60 ans. Un décret doit être publié qui précise la date et les modalités d’application de la mesure.
Conclave sur la réforme des retraites : de nouveaux changements sont-ils à prévoir ?
La réforme des retraites de 2023, à laquelle une majorité de Français s’est opposée, sera-t-elle remaniée ? C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le gouvernement qui a annoncé au début de l’année une renégociation, notamment sur l’âge de départ à 64 ans.
Dans ce cadre, il a également annoncé la mise en place d’un « conclave » de trois mois pour réviser la réforme des retraites. Les discussions de ce grand conclave des retraites ont démarré jeudi 27 février. Le Premier Ministre François Bayrou laisse aux partenaires sociaux jusqu'à fin mai-début juin pour parvenir à un accord. Une mission a par ailleurs été confiée à la Cour des comptes pour fournir des chiffres « indiscutables ».
Si l’abrogation pure et simple et le vote d'une nouvelle loi reste peu probable, il est possible que la réforme actuelle soit gelée. Quels sont les différents scénarios envisagés ? Selon certains médias, le gouvernement serait enclin à une suspension du texte actuel pendant six mois, ce qui laisse le temps aux partenaires sociaux pour réviser et améliorer le texte, notamment sur les sujets les plus sensibles (pénibilité, petites retraites, etc).
La suppression de l'âge légal à 64 ans pourrait aussi être proposée, dès lors que l'équilibre financier est respecté. L’âge légal de départ en retraite reviendrait alors à 62 ans.
Comment bien préparer son départ à la retraite ?
Anticiper ses droits et simuler sa retraite
La première chose à faire est d’anticiper, en effectuant une simulation du montant de sa future retraite à différents âges via le site officiel info-retraite. Cela permet de faire le point sur ses droits et d’envisager un âge potentiel de départ à la retraite.
Compléter ses futurs revenus avec une épargne personnelle (PER)
Cette étape est particulièrement importante si vous êtes un travailleur indépendant. Le départ à la retraite étant synonyme de baisse de revenus, il est important d’anticiper en prévoyant la mise en place de revenus complémentaires.
Le plan d’épargne retraite (PER) est une solution à envisager, mais l’assurance-vie ne doit pas être ignorée, d’autant qu’elle s’avère plus souple dans son utilisation (pas de blocage des fonds jusqu’à la date de départ en retraite).
Le choix du placement le plus adapté dépend bien évidemment de votre situation personnelle. Par ailleurs, il est tout à fait envisageable de répartir son épargne entre les deux enveloppes.
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Se renseigner sur les dispositifs existants
Il existe en France plusieurs dispositifs qui permettent de prendre sa retraite en douceur, et d’éviter une rupture nette entre la vie professionnelle et l’inactivité. La retraite progressive, que nous avons évoquée plus haut, en est un.
On peut également se tourner vers le cumul emploi-retraite, qui consiste à poursuivre son activité professionnelle une fois à la retraite.
En fonction des situations, le cumul de la pension de retraite avec un revenu d’activité professionnelle peut être intégral ou plafonné.
Quelle somme ne pas dépasser en cumul emploi retraite ?
Si votre activité ne dépasse pas 910 heures ou 260 demi-journées, les revenus procurés par cette activité ne doivent pas dépasser 47 100 €. En cas de dépassement, votre pension de retraite est réduite du montant du dépassement au maximum pendant les 6 mois suivant votre admission à la retraite.
L’avantage : depuis la réforme de 2023, les périodes cotisées pendant le cumul emploi-retraite permettent d’acquérir des droits complémentaires.
Faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine pour clarifier ses choix
Vous êtes perdu parmi tous les choix possibles et vous ne savez pas quelle stratégie mettre en place pour votre retraite ? Le recours à un conseiller en gestion de patrimoine (CGP) peut vous permettre d’y voir plus clair et de préparer sereinement cette nouvelle étape. En règle générale, les CGP reçoivent les clients qui disposent d’un minimum de 100 000 € de patrimoine, mais ce seuil n’est pas systématique.
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