Un des principaux avantages du Plan Épargne Retraite est la possibilité de déduire vos versements du revenu imposable, et réduire vos impôts. Les versements sont libres et sans limite, mais la déduction fiscale obéit à des règles précises. Cet article vous fournira toutes les informations sur le plafond du PER et vous aidera à maximiser vos économies d'impôt.

1. Les fondamentaux de la déduction fiscale du PER

Le principe de la déductibilité des versements 

La déduction fiscale du PER fonctionne comme une réduction directe de votre base imposable. Concrètement, un versement de 10 000 euros pour un contribuable et un TMI de 30%, génèrera une économie d'impôts de 3 000 euros (impôt sur le revenu). Cette mécanique s'applique à tous les versements volontaires réalisés avant le 31 décembre de l’année en cours. L'avantage fiscal obtenu dépend de votre taux marginal d'imposition : plus celui-ci est élevé, plus l'économie d'impôts sera substantielle*.

*L'investissement sur les supports en unités de compte supporte un risque de perte en capital puisque leur valeur est sujette à fluctuation à la hausse comme à la baisse dépendant notamment de l'évolution des marchés financiers. L'assureur s'engage sur le nombre d'unités de compte et non sur leur valeur qu'il ne garantit pas.

Les différents types de PER concernés 

Le marché propose trois catégories principales de Plan d'Épargne Retraite : 

  • Le PER Individuel, successeur du PERP et du contrat Madelin, s'adresse à tous les épargnants souhaitant préparer leur retraite de façon autonome. 

  • Le PER Collectif remplace l'ancien PERCO et permet aux salariés de bénéficier de l'abondement de leur employeur tout en gardant la possibilité d'effectuer des versements volontaires. 

  • Le PER Obligatoire, destiné aux entreprises, fonctionne sur un système de cotisations obligatoires patronales et salariales. Sa particularité réside dans la sortie exclusivement en rente viagère, contrairement aux autres PER qui autorisent une sortie en capital. 

2. Montant maximum déductible en 2025 

Les versements effectués sur un PER sont déductibles du revenu imposable selon un plafond égal au plus élevé des deux montants suivants :

  • 10% du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (ou PASS) de l’année précédente (Celui-ci a été fixé à 46 368€ pour l’année 2024.  Donc 4 637 euros en 2025. 

  • 10% des revenus professionnels, nets de prélèvements sociaux et frais professionnels, dans la limite de 8 X10 % du PASS de l’année précédente soit 8 x 10% x 46 368 = 37 094€. 

Si vos revenus sont faibles, vous bénéficiez tout de même d’un minimum de déduction fixé à 4 637€ (même si vos revenus sont inférieurs à ce montant). 

Deux exemples* :  

  • Si vos revenus atteignent 300 000 €, vous pourrez déduire le maximum, soit 37 094 €. 

  • Si vos revenus professionnels nets s’élèvent à 50 000 € en 2024, vous pouvez déduire 10 % de cette somme, soit 5 000 €, car cela reste inférieur au plafond maximum de 37 094 €. 

3. Maximiser l’utilisation de son plafond restant 

La mécanique du report sur 3 ans 

La mécanique du report permet d'exploiter les droits à déduction non consommés durant les années antérieures. L'administration fiscale applique une règle chronologique précise : elle commence par utiliser le plafond de l'année en cours avant d'imputer les reliquats des exercices précédents.

Un ordre strict s'applique pour optimiser vos avantages fiscaux. Les versements sont d'abord déduits sur le plafond de l'année courante, puis sur celui de N-3, suivi de N-2 et enfin N-1. Cette stratégie d'imputation garantit la préservation maximale de vos droits à déduction.

La période de conservation des droits inutilisés s'étend sur 3 ans. Au-delà de ce délai, les montants non exploités sont définitivement perdus. Votre avis d'imposition détaille ces informations : sur le feuillet numéro 2 de votre avis d’imposition sur la ligne “Plafond pour les cotisations versées”.

Lisser ses versements 

Les versements programmés et lissés dans le temps, permettent de lisser les risques liés aux fluctuations des marchés et la potentielle volatilités des actifs. De fait, cela passe par une planification rigoureuse de vos versements.

D’ailleurs, l'anticipation des variations de revenus constitue une approche gagnante. Par exemple, un cadre prévoyant une promotion en 20265 pourra conserver une partie de ses droits actuels pour les exploiter l'année prochaine, quand son taux marginal d'imposition sera plus élevé.

Les périodes de forts revenus représentent des moments privilégiés pour exploiter vos reliquats. Un professionnel libéral réalisant un excellent exercice 20254 pourra utiliser ses droits non consommés des années précédentes pour optimiser sa fiscalité sur ces revenus exceptionnels.

4. Mutualisation des plafonds : avantages et limites 

Le cas particulier de déduction fiscale des couples mariés ou pacsés 

Les couples mariés ou pacsés bénéficient d'un avantage majeur : la possibilité de mutualiser leurs plafonds respectifs en cochant la case 6QR sur leur déclaration commune. Cette option permet au conjoint ayant les revenus les plus élevés d'utiliser la part non exploitée du plafond de son partenaire.

La stratégie de mutualisation représente une opportunité d'optimisation fiscale majeure pour les foyers. Un couple peut ainsi répartir ses versements de manière optimale selon les revenus de chacun. Cette flexibilité permet notamment d'adapter les versements en fonction des variations de revenus au fil des années.

Un exemple parlant* : dans un couple où l'épouse gagne 80 000 € et son conjoint 30 000 €, la mutualisation permet d'atteindre un plafond combiné de 11 000 € en 2024. L'épouse peut alors utiliser l'intégralité de cette somme pour réduire sa base imposable, même si elle verse seule sur son PER.

Cette flexibilité s'applique uniquement aux versements volontaires et nécessite une déclaration de revenus commune. Le choix de mutualisation reste modifiable chaque année selon vos besoins.

Attention tout de même aux contraintes : la demande doit être renouvelée chaque année sur la déclaration fiscale. Le plafonnement global reste applicable même en cas de mutualisation. Les versements doivent aussi tenir compte des disponibilités financières à long terme du foyer.

L'accompagnement par un conseiller s'avère précieux pour orchestrer cette stratégie, particulièrement lors des premières années de mise en place. Un bilan personnalisé permet d'évaluer la pertinence de cette option selon votre situation patrimoniale.

Aussi, les versements exceptionnels s'avèrent particulièrement adaptés au cumul des plafonds. Un bonus professionnel ou une prime peuvent être optimisés fiscalement grâce à cette approche. N'oubliez pas vos besoins et votre épargne de précaution avant d'immobiliser des sommes importantes sur votre PER.

Enfin, il faut savoir que le projet de loi de finances 2024 ne permet plus d’ouvrir un PER à son enfant. Le titulaire du PER doit être âgé de 18 ans au moins à la date de l’ouverture de ce plan.

Optimiser sa déduction fiscale en 2025 

Quelle somme verser sur son PER ? 

Le choix du montant à investir sur votre PER dépend de la régularité de vos revenus. 
Par exemple*, un calcul simple permet d'estimer la somme adaptée : multipliez vos revenus annuels par 0,10 pour obtenir une base de référence. Par exemple, avec 60 000€ de revenus annuels, envisagez un versement autour de 6 000€.

La règle d'or consiste à ajuster ce montant selon votre capacité d'épargne mensuelle. Privilégiez des versements réguliers plutôt qu'un apport unique en fin d'année. Un virement automatique mensuel de 300 à 500€ s'avère souvent plus gérable qu'un versement de 5 000€ en décembre.

5. Les meilleures périodes pour investir 

La fin d'année civile constitue une période particulièrement propice aux versements sur votre PER. Entre septembre et décembre, vous disposez d'une meilleure visibilité sur vos revenus annuels et votre situation fiscale.

La complémentarité avec d'autres placements 

La diversification optimale de votre épargne passe par une combinaison réfléchie entre votre PER et d'autres solutions de placement. L'assurance-vie représente un excellent complément grâce à sa disponibilité immédiate, contrairement au PER bloqué jusqu'à la retraite.

Les placements sans risques comme le Livret A servent d'épargne de précaution, tandis que le PER permet de préparer votre retraite.

La bourse via le PEA constitue aussi un allié précieux pour diversifier vos investissements : sa fiscalité avantageuse après 5 ans s'harmonise parfaitement avec l'horizon retraite du PER.

Les aspects pratiques du plafond PER 

Où trouver son plafond sur l'avis d'imposition ? 

Le plafond d'épargne retraite se trouve dans une rubrique dédiée sur votre avis d'imposition  2025, juste avant la section « prélèvement à la source » sur le feuillet numéro 2 sur la ligne “Plafond pour les cotisations versées”. Cette zone affiche le montant maximum déductible pour vos versements PER de l'année. 

Vous retrouverez nos explications illustrées ici, dans notre simulateur PER.

Le transfert entre différents PER 

Le transfert de votre PER est possible et reste un atout à utiliser notamment pour réduire ses frais.  
A savoir, les frais de transfert sont strictement encadrés par la réglementation : gratuits après 5 ans de détention et plafonnés à 1% de l'encours avant cette échéance.

La préservation des avantages fiscaux reste garantie lors du transfert. Les sommes conservent leur antériorité fiscale et leur compartiment d'origine, qu'il s'agisse de versements volontaires, d'épargne salariale ou de cotisations obligatoires.

6. Quelques conditions exceptionnelles de déblocage anticipé

Le PER prévoit un déblocage anticipé des fonds avant la retraite selon certaines situations exceptionnelles : 

  • Le décès du conjoint ou partenaire de PACS autorise une récupération totale de l'épargne. 

  • L'invalidité de 2e ou 3e catégorie du titulaire, de ses enfants ou de son conjoint donne aussi droit au déblocage. 

  • La cessation d'activité  

  • L'expiration des droits au chômage 

  • Le surendettement  

  • L'acquisition de la résidence principale. À savoir que dans ce cas, les sommes versées sur le PER réintègrent le revenu imposable, il y a donc perte de l’avantage fiscal. 

Pour aller plus loin, contactez nos conseillers et profitez d’un accompagnement personnalisé adapté à vos objectifs.

*Notez que dans les exemples donnés, les chiffres ne tiennent pas compte de votre situation fiscale personnelle, qui peut également influer sur le montant déductible. L’impact de votre fiscalité dépend donc de votre imposition avant et après déduction. Il peut différer d’une personne à l’autre. Nos conseillers sont à votre disposition pour simuler avec vous l’impact potentiel sur votre fiscalité.